Madier Dibona

Article écrit par Edouard Deramée Club Alpin Belge – Bruxelles-Brabant

 

Les voies « mythiques »? Celles que tous le monde a envie de grimper?Certes la Dibona en fait partie et depuis quelques années j’ai envie d’y aller.

Alors j’en parle et reparle, notamment à Eric et Eliane qui me proposent de les retrouver car cet été ils sont en stage à la Bérarde et Kivik viendra les rejoindre. Le projet prend forme.

Le 13/07, Claire et moi quittons le Queyras pour retrouver Eric, Eliane et Kivik au gîte « Le Chamois ». Bof bof, la météo est maussade. Brunella et Carlos sont aussi sur place.
Le lendemain c’est un soleil timide qui sèche petit à petit la tête de la Maye. Vers 11 h, Kivik et moi nous nous décidons pour la voie « L’Abbé Hard». 11 longueurs, les premières en 5b, 5c et le reste plus facile. Quelques endroits sont humides mais cela passe quand même, nous grimpons en réversible et nous serons au sommet en 2h30. C’est beau, on domine la vallée du Vénéon. Suite aux fortes pluies, le torrent est violent, les eaux sont chargées de boue.

Le 15/07 au matin, à partir du village des « Etages », nous remontons le vallon qui mène au refuge du « Soreiller » avec en ligne de mire la Dibona. Vraiment impressionnante cette Lady Bona, il y avait longtemps que je voulais la rencontrer, elle a une silhouette élancée, elle est incontournable. Installation au refuge mais que faire de cet après-midi qui nous reste?? Certainement pas jouer aux cartes. En route vers le côté ouest pour la voie « Speedy » 120m en 5 longueurs, 1 pas de 6a et quel plaisir que de grimper sur du granit.

Le 16 vers 8h on sort du refuge pour 5 minutes de marche d’approche ce qui est un vrai bonheur, le rocher est superbe et pas trop de monde. D’une manière générale la voie emprunte les lignes de faiblesse du rocher pour 350m d’escalade. Concernant l’itinéraire, il suit la fissure qui s’impose d’emblée pour aboutir tout en haut, c’est donc une directe ! Les longueurs ne dépassent pas le 5c, d’abord un long dièdre sur la moitié de la hauteur de l’aiguille. Les 13 longueurs s’enchainent, toujours en réversible, tout en consultant plusieurs fois le topo. Enfin, il faut placer quelques points hormis les relais, ce qui laisse un caractère montagne affirmé et une source supplémentaire d’émotion.
On en sort par la droite pour rejoindre la vire Boëll à la base du bastion sommital. Vient ensuite la fameuse fissure Madier (6a+) et ouf … c’est Kivik qui est en tête, j’ai déjà 12 longueurs dans les bras et la difficulté a augmenté suite à la disparition d’une écaille coincée. Le rocher est superbe, on se croirait à Chamonix.

Encore une cheminée à gauche pour rejoindre le fil de l’arête et le sommet, juste une petite logette de 1m2, que du bonheur avec vue sur tout le massif du Soreiller et le refuge à 400m au pied de la face. Claire et Carlos, installés confortablement dans des transats, nous ont suivis à la jumelle.
Pendant ce temps Brunella, Eric et Eliane se sont régalés dans une autre voie.

Cette classique mérite le détour; visiter l’Alpinisme des années 30 sur de tels sommets est un régal. Merci Kivik

Edouard